La commune aux volets clos
- Association Lahunesclg
- il y a 5 jours
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La commune aux volets clos
Le journaliste Benjamin Keltz pose, dans son livre « Bretagne secondaire : Une année au pays des volets fermés », un diagnostic inquiétant. La multiplication des résidences secondaires sur nos côtes et dans toutes les villes touristiques entrave l’accès au logement des résidents à l’année et affecte grandement l’activité et le tissu associatif local.
C’est, comme l’affirme certains politiques, sociologues et syndicalistes une véritable « bombe sociale ».
Toute une population ne parvient plus à se loger : des personnes précaires, des gens de classe moyenne, mais pas seulement. Dans certains endroits, on a du mal à loger des pharmaciens ou des médecins.
Cette crise sociale bruisse en Bretagne, les patrons ont commencé à dire “on a du mal à recruter parce que les gens n’arrivent pas à se loger”. L’économie du tourisme commence à se fissurer parce qu’on n’arrive pas à embaucher des serveurs, des plongeurs et tous les métiers qui font tourner l’activité.
Parce qu’il y a un impératif à se saisir de cette problématique, à l’unanimité, le Conseil Municipal a décidé de réagir et appliquer toutes les possibilités que lui offre la loi Le Meur (loi n° 2024-1039 du 19 novembre 2024).
La première étape a été d’instaurer en 2024 une surtaxe de 45% de la part communale de la taxe d’habitation, soit une augmentation moyenne annuelle de 200 €.
La deuxième étape est la lutte contre la multiplication des locations saisonnières de courte durée, portée par l'essor des plateformes de location comme Airbnb, Booking ou Abritel.
Trop nombreux sont, en effet, les logements qui sortent du parc locatif longue durée, parce qu’achetés ou construits dans un but spéculatif pour être loués en meublés touristiques.
Ainsi, à partir du mois prochain, les loueurs de meublés touristiques devront obtenir un numéro d’enregistrement auprès des services municipaux.
C’est, en fait, la mise en œuvre d’un « régime d’installation de changement d’usage " de
locaux d’habitation pour les locations meublées de courte durée », prévu par la loi Le Meur.
Enfin, en dernière étape, après mise en application du prochain PLUIH par Dinan Agglo,
les municipalités pourront désormais délimiter des secteurs où les constructions neuves devront être des habitations à l'année, interdisant donc les résidences secondaires et limitant ainsi la multiplication des meublés de tourisme.
Il est important, dès à présent, pour les loueurs en meublé actuels, de demander un numéro d’enregistrement. Dès 2027, les autorisations pourraient en effet, dans certaines zones, ne plus être accordés. Et le loueur sans numéro d’autorisation ou avec un faux numéro risquera une amende de 20 000 Euros


